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HOUOE
court vers le sud jusqu'à Senonches (23 km). Ici s'a-
morce la petite D 140 qui franchit la forêt de Senonches
et atteint Manou en :>eulement 5 km.
Hélas, on ne sait pas toujours quand, exactement,
sont arrivés nos pionniers, les rôles des passagers qui
franchissaient l'Atlantique ayant été rarement conser-
vés. Dans le cas de Louis Houde, cependant, nous
sommes fixés grâce à un événement fortuit. C'était en
1647. Le Journal des Jésuites rapporte que le 12 juin de
cette année-là, des chaloupes venues de Tadoussac ap-
portèrent à Québec des lettres du missionnaire Jean de
Quen, qui venait tout juste d'arriver de France. Or, le
1er juillet suivant, à Québec, par-devant le notaire
Claude Lecoustre, cinq passagers qui avaient fait le
voyage en compagnie du père de Quen déclaraient
qu'un certain Charles Goiré s'était jeté à la mer, et
l'ancêtre Louis figurait au nombre de ces témoins. L'un
de ceux-ci, le capitaine du voilier, déclara que le dispa-
ru, après avoir ingurgité quatre tasses d'eau-de-vie, en
demanda une autre bouteille, qui lui fut refusée par le
père de Quen. C'est alors qu'il s'était précipité par-des-
sus bord «sans qu'on ait pu lui porter remède».
Louis était maçon, mais il fut tout d'abord domes-
tique chez Noël Juchereau des Châtelets, originaire de
La Ferté-Vidame, à une dizaine de kilomètres de Ma-
nou. Celui-ci était commis général de la Communauté
des Habitants et il décéda au cours d'un voyage d'af-
faires, en France, en juillet 1648. Est-ce la perte de son
patron qui amena Louis a s'établir? TI achète une belle
terre tout près de Québec, sur la route conduisant à
Sillery, puis fonde un foyer. Le 12 janvier 1655, au
Château-Richer, au domicile de celui qui devient son
beau-père, il épouse Madeleine Boucher, fille de Marin