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HÉBERT


               amené là, note que Poutrincourt a semé du blé et planté
              de la vigne «à l'aide de l'apothicaire, homme qui, outre
              l'expérience de son art, prend plaisir au labourage».
                   En 1607, l'établissement étant devenu précaire,
              Jean de Biencourt rapatrie tout son monde. Il reviendra
              en 1610, ramenant Louis Hébert, mais les Anglais
              s'empareront de l'Acadie et en chasseront les Français.
                   Au cours de l'hiver de J616-17, Louis Hébert re-
              prend contact avec Samuel de Champlain, qu'il avait
              bien connu à Port-Royal. Celui-ci lui propose de se
              fixer à Québec, étant en mesure de lui offrir d'intéres-
              sants émolument en sa qualité d'apothicaire, de même
              que le gîte et la nourriture pour lui et sa famille.
                   En mars J617, c'est un nouveau départ, cette fois
              vers un poste qui existe tout de même depuis neuf ans.
              Malgré les devoirs que lui impose la pratique de sa
              profession, Hébert s'adonne avec tant de succès à la
              culture qu'en 1623, le vice-roi lui reconnaît la propriété
              de ses terres, le fief du Sault-au-Matelot, sur lequel se
              trouvent de nos jours la basilique et le vieux séminaire
              et que traversent les rues Hébert et Couillard. Lorsqu'il
              décédera t;n janvier 1627, écrasé par un arbre, Cham-
              plain écrira de lui qu'il a été «le premier chef de famille
              l~sidant au pays qui vivait de ce qu'il cultivait», donc,
              le pionnier ... de nos pionniers.
                   Même si Louis Hébert ne compte pas de descen-
              dants portant son nom, nous n'aurions pu le passer sous
              silenc~. Lui et Marie Rollet n'eurent qu'un fils, Guil-
              laume, qui, en 1634, épousa Hélène Desportes, fille de
              Pierre et de Françoise Langlois. Ce coup.le n'eut qu'un
              fils, Joseph, qui, en 1660, unit sa destinée à Marie-
              Charlotte de Poitiers, fille de Pierre-Charles et d'Hé-
              lène de Belleau; il n'en naquit encore qu'un seul fils,


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