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MONSEIGKEUR  BERNAHD-CLAUDE  PANES

                            Nous  terrnuions dans le présent  volume l'inventaire  de la cor-
                        respondance  de  Mgc Panet  (1831-1832).  Malgré  son Rge  avancé,
                        Mgr  Panet  conserva l'administration  du  diocèse juaqu'au  moment
                        où, sentant ses forces diminuer de  jour  en jour,  il  jugea  nécessaire
                        d'en  laisser  le  soin  à son  coadjuteur.  1)'ailleurs  les  ennuis  ne  lui
                        manquèrent pas pendant ces dernières années de son épiscopat.
                            La  question de l'aliénation  des biens  des Sulpiciens restait  en
                        suspens, malgré le succès apparent de la  mission de MM. Maguire
                        et Tabeau à Rome.  Le préfet de la congrégation de la Propagande
                        avait bien  averti  le  supérieur des Sulpiciens, h  Alontréal.  aumois
                        de mars 1830, de suspendre toute négociation avec le goÿvernement
                        britannique, mais l'agent  des prêtres de Saiiit-Sulpiee à Rome, l'anbé
                        Jean-Baptiste Thavenet,  était  parvenu  h  remettre  la  question de-
                        vant la Congrégation.  On proposa un nouveau mode cl'arrangcmcnt,
                        sur cette baae que le séminaire de Montréal, au lieu de recevoir pour
                        la  cession  de  ses  droits  seigneuriaux une  rente  annuelle,recevrait
                        une  compensation en  biens mobiliers.  Le gouvernement  britanni-
                        que, cependant,  estima qu'il  était convenable de consulter I'arche-
                        vêque de Québec avant [l'agir et lord Aylnier, à la deinande de lord
                        Goderich,  pria  Mm Panet de lui donner son opinion sur ce nouveau
                        projet.  Celui-ci répondit qu'il nc pouvait y consentir.  " Intéresse, "
                        disait-il, " comme je  le suis à la conservation des biens ecclésiasti-
                        ques de mon diocèse, je  croirais manquer aux devoirs de ma charge
                        et à ce que je  dois à mon  pays,  si je  ne faisais mes dorts pour les
                        conserver  à  ceux  que  je  ne  puis  m'empêcher  de  regarder  comme
                        leurs  legitimes  possesseurs. "
                             Mgr  Panet  se  montra aussi ferme dans la question de I'admis-
                        siun des  notables  dans les  assemblées de  fabrique.  Voyant  qu'on
                        s'obstinait  à  présenter  à la  Chambre d'assemblée  un  projet  de loi
                        qui lui déplaisait souverainement, il fit déposer devant les membres
                        de la  Chambre  une requête,  signée rie  tous les prêtres  du diocèse,
                        où I'on  déclarait  s'opposer  au projet  de loi  en  question. Malgré  la
                        déclaration  unanime du clergé,  le  projet  fut présenté  en  Chambre
                        et adopté à une faible majorité.  Les membres du Conseil législatif
                        refusèrent de le discuter et le renvoyèrent  à une époque ultérieure.
                             Mgr  Panet  avait  offert  sa  démission  au  saint-siège comme
                        arclievêque de Québec, à I'autonine  de 1831.  Il l'offrait  de nouveau
                        au mois de janvier  1832 et demandait que I'on  consentît à ce que
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