Page 208 - monseigneur
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en sous-vêtements avec son paletot et sa valise. L'inspecteur
lui a prêté un habit pour aller au magasin s'en procurer un à
sa grandeur, et il a servi de témoin à son garçon.
Vers 1940, M. Verville ayant l'idée de vendre sa maison,
mon mari a décidé de s'en acheter une. Le quartier Rosemont
se développait beaucoup et la Cité Jardin aussi. Mais, à
cette Cité Jardin (coopérative), il n'y avait pas encore d'école
ni d'église et les tramways ne se rendaient pas là ! Ce qui fait
que nous avons acheté un cottage dans une paroisse bien orga-
nisée, Saint-Barthélemy, entre Bélanger et Jean-Talon, sur
une rue voisine de Delorimier. Ces maisons étaient en cons-
truction ; nous en avons pris possession (rue Louis-Hémon) en
septembre 1943. Notre maison était de style anglais, avec un
garage et une grande cour que mon mari a transformée en
jardin. Il restait des choses à finir dans la maison et les
alentours étaient boueux! Ce qui a fait qu'un livreur de pain
de Durivage a cessé d'arrêter chez nous, pour ne pas salir ses
bottines! Notre voisin était un faiseur de ménages, un laveur
de vitres. Sa clientèle était les écoles, les magasins, de sorte
qu'il travaillait la nuit; il faisait beaucoup d'argent! Il n'avait
pas tout à fait le même point de vue que nous... Nous nous
sommes peu fréquentés, mais ça a bien été quand même.
Notre voisin de l'autre côté était un Écossais marié à une
Canadienne française, mais celle-ci parlait plus souvent
anglais, son mari ne connaissant pas un mot de français. Mon
mari lui faisait la conversation; ils sont devenus bons amis. Ils
nous ont vus élever nos quatre dernières et se sont intéressés
à les voir agir! Mme Boynton (c'était leur nom) répétait à
son mari ce qui se passait et se disait chez nous. Il trouvait ça
drôle. Eux n'avaient pas d'enfant, ils ne connaissaient pas tout
ce que ça entraîne de discussions.
Notre cher Benoit, le mari de Madeleine, avait commencé
une agence d'abonnements (il appelait ça un service) dans le
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