Page 154 - Annuaire Statistique Québec - 1918
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SECTION C.-COLONISATION

                                   a)-Régions de Colonisation.

                  A mesure que la population de la province s'accroit, il lui faut plus
             d'espace, et c'est en colonisant que se fondent de nouveaux foyers et que
             se créent des paroisses nouvelles.  N'est pas colon qui veut; c'est un
             rude métier qui demande une grande vigueur physique, de l'endurance
             et un attachement au sol peu ordinaire.   Grâce aux prix rémunérateurs
             du bois marchand et du bois à pulpe, les colons peuvent aujourd'hui,
             avec le produit de la vente de ces bois, attendre sans misère que le sol
             soit en état de les faire vivre.
                  Chaque année, de nombreux colons s'enfoncent dans la forêt pour
             s'y tailler un domaine; et pour atteindre les terres arables., ils doivent
             parfois traverser des terrains incultes, contourner des lacs, passer des
             rivières.
                  Le gouvernement favorise l'expansion de lacolonisation en octroyant
              des subventions pour la confection et l'entretien des chemins dans
              les régions nouvelles, et la construction de ponts.
                  Des sociétés et des agences de colonisation dirigent les colons vers
              les terres les plus favorables à la culture.
                  Les régions les plus importantes de colonisation sont les suivan-
              tes: le Témiscamingue, l'Abitibi, la Gatineau, la Labelle, la Mattawi-
              nie, le Lac-Saint-Jean, le Témiscouata, la Matapédia et la Baie-des-
              Chaleurs.
                  Il semblerait que les centres où, depuis quelques années, se diri-
              gent de préférence les défricheurs sont ceux de l'Abitibi, du Témisca-
              mingue, de la Matapédia, et généralement les régions avoisinant le
              Transcontinental et l'embranchement du Québec-Central, de Valley-
              Junction au lac des Anglais, dans les comtés de Dorchester, de Belle-
              chasse, de Montmagny, de l'Islet et du Témiscouata.
                  Le Transcontinental accorde des taux réduits aux colons qui veu-
              lent aller visiter l'Abitibi, sur présentation d'un certificat donné par
              le département de la colonisation de Québec.
                  Un grand nombre de colons se dirigent vers cette région, dont le
              sol à base d'argile est très favorable à la culture du foin, des céréales
              et des légumes.   Pour preuve que le mouvement de col?nisation dans
              l'Abitibi augmente considérablement d'une année à l'autre, on trou-
             .~era, ci-après, un tableau donnant la population établie dans chaque
              canton depuis 1914 jusqu'à 1918 inclusivement.      Ces relevés ont été
              faits par M. l'abbé 1. Caron, missionnaire-colonisateur de cette région.
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