Page 91 - La Généalogie retrouver ses ancêtres
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trouve ça bien curieux. Avant d'avoir ses petits, Pompon,
c'était une vieille illie et elle ttait ûne comme mademol-
selle Charlebois. Maintenant qu'elie a eu ses petits chats,
eiie est rendue méchante comme madanoiselle Bergevin.
Ne trouvant personne à qui on pourrait donner nos
chatons, maman décide de les à monsieur Marquis.
Elonsieur Marquis, c'est notre marchand de légumes. Pour
direvrai, fl est cultivateur à Cacouna, levillage~~isin. Nous
auasi, à l'Isle-Verte, on en a des culüvateurs au village, mais
ils ne passent pas par les maisons. II y a juste moneleur
Marquis. de Cacouna, qui passe.
Iw samedi matin, il fait le tour des maisons de l'Isle-
Verte pour vendre ale fruit de sa récolte.. C'est maman qui
dit ça, -le &uit de sa récolte*, mais moi, je peux vous dire
tout de suite que c'est rien que des légumes. C'est méiant,
être culüvateur. C'est comme les tomates. Mademoiselle
Charlebois dit que la tomate, c'est tm fhit et monsieur
Marquis, il dit que ses tomates sont des légumes.
Une fois, j'aidemandé àpapa de m'expliquer ça, parce
qu'ii est bon en fiançais: il nous reprend tout le temps. ii
m'a raconté toute une histoire avec des graines et des
fleurs, du pollen et des abeilles, des pommes et des pata-
tes. et halement, je n'ai rien compris.
Monsieur Marquis, le samedi, il vient la maison vers
neuf heures. Ii ne sonne pas à la PI--, parce qi'ii passe
toujours par la porte d'en arrière, celie de la cuisine d'été,
et qii'onn'a pas de sonnette en arrikre. Nous, on peut aüer
répondre à la porte d'en arrière quand ça kappe. Mais
mousleur Marquis, il ne frappe pas non plus. Il me la
porte de dehom, passe par lacuisine d'été et il arrive direc-
tement dans la cuisine, comme un coup de vent, sans fiap-
per. .Bonjour ma petite madame! Des beaux légumes pour
un petit bouilli?* Quand maman n'est pas dans la cuisine,