LE CHAÎNON, HIVER 2023
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VISAGES
Jérôme Tremblay, ls de Corinne et de Lionel
Tremblay, voit le jour en 1936, à Mattawa, en Ontario.
Il grandit au sein d’une famille de six enfants, qui
compte quatre sœurs, Élaine, Marielle, Estelle, Laurelle
et un frère, Lionel Jr. Il épouse Claudette Lafrenière,
le 18 mai 1957, et, comme le dit si bien leur lle Lise,
« […] Ils étaient faits pour être ensemble puisqu’ils
étaient voisins à Mattawa ». De leur union, naissent
quatre enfants : Lise, Michel, Nicole et Francine.
Neuf petits-enfants et sept arrière-petits-enfants
suivront1.
Jérôme, pour qui la francophonie tient à cœur depuis
toujours2, a fait ses études primaires et secondaires en
français, à Mattawa, avant de faire son École normale
à l’Université d’Ottawa, en 1957-58. Il obtient ensuite,
en 1968, un baccalauréat ès arts de l’Université
Laurentienne avec spécialisation en français et en
histoire, puis un baccalauréat en éducation, en 1983
(par l’entremise de cours d’été et d’hiver), avec
spécialisation en éducation physique et santé de
l’Université de Toronto. Il a également suivi des cours
de direction d’école durant deux sessions d’été, en
1977 et en 1985.
Son impressionnant parcours professionnel comme
enseignant, puis comme directeur d’école, l’a mené à
Mattawa, à North Bay et à Ottawa. Jérôme a enseigné
trois ans à Mattawa, à compter de 1958, puis à North
Bay, au niveau primaire dans les écoles St-Thomas et
St-Vincent, de 1961 à 1968. Il devient ensuite, de 1968
à 1979, enseignant et chef de section en éducation
physique et santé au niveau secondaire à l’École
secondaire bilingue3. En 1981-83, il se joint à l’École
élémentaire à Pakenham en immersion, puis à l’école
intermédiaire Meadowland, de 1984-86, avant de
devenir directeur adjoint à l’école Ramsayville, en
1987, directeur à l’école Séraphin-Marion, de 1988-89
et directeur à l’école Charlotte-Lemieux, en 1990-94, à
Ottawa. Il prend sa retraite en 1994.
1 Avis de décès, «À la mémoire de Jérôme Joseph Temblay», Le Droit,
parution du 11 novembre 2021 au 13 novembre 2021, https://necrologie.
cn2i.ca/jerome-joseph-tremblay/avis-de-deces/le-droit/100006605,
[consulté le 25 novembre 2022].
2 Jean-François Dugas, «Un bâtisseur de la Maison de la francophonie
d’Ottawa n’est plus», Le Droit, le 16 novembre 2021 mis à jour le
17novembre 2021, https://www.ledroit.com/2021/11/17/un-batisseur-
de-la-maison-de-la-francophonie-dottawa-nest-plus-4a507957e1506f53
5bc18da947dd854e, [consulté le 17 novembre 2021].
3 Cette école sera connue plus tard comme l’École secondaire Algonguin.
Selon les propos de sa lle, Lise, Jérôme quittera temporairement
l’enseignement après l’année scolaire de 1979 pour se vouer à
l’entreprise familiale, L’Auberge des pionniers, dont il est mention un peu
plus loin dans ce texte.
André Corbeil, qui a connu Jérôme Tremblay pendant
l’année scolaire de 1960-61, alors que ce dernier était
enseignant de 8e année à l’École St-Thomas de North
Bay, se rappelle que lorsqu’il faisait son inscription
à la faculté d’éducation physique à l’Université
d’Ottawa, en 1965, Jérôme l’incita à postuler auprès
de la nouvelle École secondaire bilingue de North
Bay4. André Corbeil entra ainsi en fonction dans cet
établissement en tant qu’enseignant, en 1970, peu
après sa graduation. André se souvient que Jérôme,
qui avait agi comme catalyseur et mentor pour
lui, était un chef de section d’éducation physique
exemplaire dans cette école. « Par son leadership, il
a su rassembler ses enseignants, ses entraîneurs, en
plus de les motiver et de les encadrer. Les équipes
sous sa tutelle ont connu des succès tant au niveau
du district (Nipissing District Association), qu’aux
niveaux régional (Northern Ontario Secondary
Schools Association) et provincial (Ontario Federation
of School Athletic Associations)5. »
Puis, en 1963, alors que les francophones de North
Bay s’afchent discrètement par l’entremise du
nancement de la patinoire St-Vincent-de-Paul
et d’autres activités du genre, Jérôme Tremblay,
avec l’appui de Roger Pitre, Claude Deschâtelet
et Simon Brisebois, co-fonde le centre culturel Les
Compagnons des francs loisirs dans le but de divertir
les francophones de la région6. Ils lancent, cette même
année, le Carnaval d’hiver annuel qui rassemble,
encore aujourd’hui, les francophones de cette région.
Cet organisme prendra de l’expansion au l du temps,
an d’offrir des cours de danse, des présentations, des
rencontres, des conférences et une programmation
artistique en français à l’année longue7. Des garderies
francophones se grefferont éventuellement à
l’établissement8. Jérôme fut président fondateur de
cet organisme, de 1963 à 1969. Près de 60 ans après sa
fondation, le centre culturel perdure toujours. À cet
égard, le président actuel du conseil d’administration
de l’organisme souligne que « M. Tremblay est une
personne qui a eu une inuence à North Bay, mais à
l’échelle provinciale également. C’est un homme
4 L’école fut ensuite connue sous le nom de l’École catholique Algonguin
(ESA).
5 André Corbeil par l’entremise d’un courriel adressé à André Bléoo en
date du 21 novembre 2021.
6 «Notre histoire», Les Compagnons des francs loisirs, https://
lescompagnons.org/notre-histoire/, [consulté le 17 novembre 2021].
7 Jean-François Dugas, «Un bâtisseur de la Maison de la francophonie
d’Ottawa n’est plus», Op. cit.
8 Ibid.