Originaire du Burkina Faso, Amélie Hien arrive au Canada en 1995, grâce à une bourse d’excellence de la francophonie décernée par l’Agence canadienne de développement international. Elle obtient son doctorat en linguistique, et sa thèse porte sur les terminologies des maladies. Ses champs privilégiés de recherche sont vastes, avec toutefois un intérêt marqué pour la santé des communautés francophones et immigrantes. Elle aborde notamment les questions d’accessibilité et de qualité de soins en français pour les minorités francophones à Sudbury.
Elle milite en faveur de l’harmonisation des termes particuliers à la santé, de la sensibilisation des nouveaux arrivants à leurs droits en vertu de la Loi sur les services en français de l’Ontario, et de l’information en matière de couverture des soins de santé par les assurances. Son engagement provient d’un double constat : l’inégalité des deux langues officielles dans les services de santé publics en Ontario et le dépaysement des nouveaux arrivants francophones.
Selon Amélie Hien, certains immigrants francophones vivent isolés pour la simple raison qu’ils font face à des défis de communication en raison non seulement de l’absence de services de qualité en français, mais également du jargon utilisé pour désigner les maladies. Par exemple, au Canada, « angine » signifie en général « angine de poitrine ». Dans les pays d’Afrique subsaharienne, l’angine renvoie soit à une « amygdalite », une « pharyngite », ou des inflammations de la gorge.