Robert Gauthier 1(902-2001)

Si Robert Gauthier ne s’était pas lancé en éducation, le système des écoles
françaises en Ontario n’aurait pas la même vigueur.
Ainé d’une famille de sept enfants, il déménage à Ottawa en 1911 alors que son
père, un médecin est élu député de Gaspé à la Chambre des communes. À l’âge de
12 ans, Robert Gauthier prend le chemin du collège. Il est inscrit à l’Université
d’Ottawa, il y passe sept ans avant d’accepter un poste de commis pour le
recensement. Deux ans plus tard, il retourne aux études et obtient son baccalauréat.
En 1926, il obtient son diplôme d’enseignant des école secondaires du collège de
l’éducation de Toronto. Il est nommé adjoint du principal de l’école modèle de
Vankleek Hill, l’une des trois institutions assurant la formation des maîtres pour les
écoles bilingues.
À la suite de l’abolition du règlement 17, Robert Gauthier est embauché comme
inspecteur des écoles françaises et bilingues et arrive à Cochrane en novembre
1927. Il est, a 25 ans, le plus jeune inspecteur jamais nommé. I sera pendant dix ans
l’inspecteur des écoles de Windsor-Essex.
En 1937, il devient le directeur de l’enseignement français en Ontario, il arrive à
Toronto le 12 juillet en pleine procession Orangiste. Dès son entrée en fonction, il
complète un recensement complet du système qui met en évidence un
encombrement anormal d’élèves dans les classes inférieures. Dès élèves qui ont
jusqu’à 15 ans sont encore en 1ère et 2e années, le nombre d’élèves qui atteignent la
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e année est minime, 26% alors que ce nombre est de 80 à 90% du côté
anglophone.
L’une de ses premières réalisations pour enrayer cette sérieuse lacune scolaire
consiste à établir un concours annuel de français à l’élémentaire (1938) et au
secondaire (1943) au travers la province. Ce concours qui réunissait à Ottawa des
enseignants, commissaires et parents a donné naissance à l’association des
enseignants franco-ontariens et aux Associations parents-instituteurs. Le concours
depuis 1938 aide de nombreux franco-ontariens à poursuivre des études
universitaires en français.
En 1949, il va étudier les méthodes d’enseignement du français dans six pays
européens et en revient très impressionné. En 1950 il fonde les jardins d’enfants
dans les écoles française en plus de créer des cours de correspondance en français.
Il a joué un rôle de premier plan dans l’établissement de l’école secondaire
d’Eastview (aujourd’hui l’école secondaire André-Laurendeau) une des premières
écoles secondaires publiques de langue française de l’Ontario.
La méthode Tan-Gau, issue de ses recherches pédagogiques sert d’inspiration pour
l’émission « Chez Hélène ». Après 38 années de service au ministère de
l’Éducation, dont 27 comme directeur des écoles françaises, Robert Gauthier a pris
sa retraite en 1964 et a enseigné la littérature française à l’Université des Antilles
jusqu’en 1966. En 1967, il était chef de l’inspection dans les écoles de langues de la
Fonction publique du Canada.

Marié à Juliette Roy, il est le père de quatre enfants. Né à Cap-Chat, en Gaspésie, le
10 avril 1902, du mariage de Louis-Philippe et de Marie-Antoinette Thibault. Il meurt
à Ottawa le 25 mars 2001 à l’âge de 99 ans.
Orientation bibliographique et repères archivistiques :
Barrette, Jean-Marc et Josée Therrien. Hommage aux Premiers Prix. Textes
d’hommages, palmarès complet des Premiers Prix, textes composés par les lauréats
et les lauréates du Concours provincial de français de l’Ontario, photographies,
documents d’archives, Ottawa, Association des anciens de l’Université d’Ottawa,
1992.
Dufresne, Charles et al., Dictionnaire de l’Amérique française, Ottawa, Les Presses
de l’Université d’Ottawa, 1988, pp. 163-164.
Fonds Robert-Gauthier, P255, Centre de recherche en civilisation canadienne-française, Université d’Ottawa (Guide des archives du CRCCF, pp. 108-109).
Gauthier, Robert, Questions de langue, question de fierté, Vanier, Éditions
L’Interligne, 1993.
Morin, Daniel, « 38 années au service des écoles françaises », dans Le Droit,
Ottawa,
14 mai 1984; « Enseignement en français : tout change en 1927 » et « Des progrès
par étapes », dans Le Droit, Ottawa, 14 mai 1984.
« Retrouvailles des anciens lauréats du concours de français », dans Le Droit,
Ottawa,
17 janvier 1985, p. 40.
Sylvestre, Paul-François, Le Concours de français : une page d’histoire franco-ontarienne, Sudbury, Prise de parole, 1987, pp. 25-29; pp. 55-63