D’abord et avant tout un prédicateur, on reconnaît Armand de Charbonnel comme le
père et fondateur de la province ecclésiastique de Toronto. Pendant son épiscopat,
d’une durée de dix ans, il fit construire 23 églises, organisa la Société Saint-Vincent-de-Paul, créa des établissements importants : hôpitaux, orphelinats, foyer pour
personnes âgées et auberges pour jeunes. De Charbonnel a également fait venir
plusieurs communautés religieuses dans le diocèse pour veiller à l’enseignement, et
à l’assistance sociale. De plus, on lui reconnait la création d’écoles séparées.
Éducation en France :
Il fut ordonné prêtre en 1825 et entra chez les pères sulpiciens en 1826. Le jeune
prêtre enseigne aux séminaires de Lyon, Paris, Bordeaux et Versailles. En 1838 il
décline l’invitation du Cardinal Donnet, qui lui offre le poste de grand vicaire. Un an
plus tard, il refuse la même charge auprès des évêques d’Autun et du Puy. Sa fuite
en Amérique n’arrange rien puisqu’on lui offre un évêché dans une colonie anglaise,
puis la coadjutorerie en Nouvelle-Orléans.
Vie religieuse :
De Charbonnel enseigne à Baltimore. En 1840, il arrive à Montréal et y demeure
pendant sept ans. Atteint du typhus, il rentre en France pour se faire soigner. Le
pape Pie XI le mande à Rome en 1850, le nomme deuxième évêque de Toronto et
le sacre lui-même dans la chapelle Sixtine. En 1856, il obtient la division de son
territoire pour l’érection des diocèses de London et de Hamilton. Français de
naissance et de cœur, Mgr de Charbonnel ne s’était jamais senti à la hauteur de sa
tâche, en raison de l’écart linguistique et culturel qu’il y avait entre lui et ses ouailles.
Il démissionna le 26 avril 1860 et retourne en France.
Retour en France :
Il entre dans l’ordre des Capucins, refuse divers honneurs mais il accepte de servir
d’auxiliaire au cardinal de Bonald pendant 22 ans. Il meurt en France le 29 mars
1891.
Orientation bibliographique et repères archivistiques :
Dufresne, Charles et al., Dictionnaire de l’Amérique française, Ottawa, Les Presses
de l’Université d’Ottawa, 1988, p. 81.
Nicolson, Murray W., John S. Moir, « Armand-François-Marie de Charbonnel », dans
Dictionnaire biographique du Canada, vol. XII, pp. 198-202.
Sylvestre, Paul-François, Les évêques franco-ontariens (1833-1986), Hull, Éditions
Asticou, 1986, pp. 68-69.