Romancière, nouvelliste et poète, Marie-Rose Turcot se ange parmi les premières
écrivaines et femmes journalistes de l’Ontario français. Elle est aussi une des
principales artisanes en recherches folkloriques aux côtés de Marius Barbeau.
Joseph Médard Carrière, François Brassard, Lionel Bourassa et Germain Lemieux.
Carrière d’écrivaine :
Elle suit des cours de philosophie et de littérature à l’Université d’Ottawa. Œuvrant
d’abord comme secrétaire u sein de divers ministères fédéraux, elle est promue en
1920 au poste de secrétaire du ministre H.S. Béland. Cette même année, elle se
lance dans l’écriture et sont conte, Nestor et Picolo est primé au concours de la
Société Saint Jean Baptiste de Montréal. Publié dans un recueil, « L’homme du
jour » c’est le début de sa carrière littéraire. En 1925 elle se rends à Washington,
États-Unis, à titre de secrétaire du conseil international des femmes, ou elle fait
connaissance d’une auteure estonienne qui l’incite à écrire, comme elle, les contes
de son pays.
Succès :
Ses contes sont publiés dans l’Oiseau bleu, une revue pour enfants, ils sont repris
en 1936 dans un recueil intitulé « Au pays des géants et des fées »., Le Carrousel,
un recueil de nouvelles considéré comme l’œuvre la plus réussie de l’auteur parait
en 1928. Entre 1930 et 1931, Marie-Rose Turcot relève sept contes auprès d’ainés
d’Ottawa et Montréal, ses contes ont engendrés pas mins de vingt titres durant une
période de 30 ans, certain seront publiés jusqu’à sept fois. S’affiliant au Cercle des
femmes journalistes, elle visite avec ce groupe l’Ouest canadien et les Maritimes.
Inspirée par ces voyages, elle écrit un roman Un de Jasper (1933).
Journaliste :
Comme le nouveau ministre ne voit pas d’un bon œil les activités littéraires et
l’allégeance politique de sa secrétaire, celle-ci quitte la fonction publique vers 1935
pour se consacrer au journalisme. En 1936, elle séjourne en Europe pendant deux
mois. De 1934 à 1950, elle collabore régulièrement à la page féminine du quotidien
Le Droit. Jusqu’en 1962, elle est chroniqueuse à Notre Temps, puis à Terre et Foyer
en 1962 et 1963. En 1940, elle co-anime, pendant six mois, une émission à
caractère littéraire à la station radiophonique CKCH. En 1935, Marie-Rose Turcot
devient membre de la Corporation Le Caveau, un regroupement de tous les
mouvements artistiques et littéraires d’Ottawa, où elle puise le soutien et la
stimulation nécessaires à son travail. Elle devient présidente de la Corporation des
lettres du Caveau, mais s’en désintéresse vers 1945 lorsque le regroupement
change d’orientation et se transforme en salon littéraire. Elle devient alors membre
de la Société des écrivains et de la Société d’étude et de conférences. À la demande
du folkloriste québécois Luc Lacourcière, Marie-Rose Turcot avait (entre temps)
consenti à présenter dans les cahiers des Archives de folklore (1946 et 1948) une
version plus authentique préparée d’après ses notes sténographiques. Vers la fin de
sa vie, sa santé devenant chancelante, son écriture reflète davantage une recherche
intérieure. Son autobiographie intitulée Simple aveu illustre cette dernière démarche.
Elle meurt à Orléans (Ontario) le 27 novembre 1977.
Œuvres principales de M.-R. Turcot :
• L’Homme du jour (contes et nouvelles), Montréal, Beauchemin, 1920.
• Le Carrousel (contes et nouvelles), Montréal, Beauchemin, 1928.
• Nicolette Auclair. Roman. Montréal, Louis Carrier, 1930.
• Stéphane Dugré (contes), Montréal, Beauchemin, 1932.
• Un de Jasper. Roman, Montréal, Éditions A. Lévesque, 1933.
• Au pays des géants et des fées. Contes de folklore canadien, Ottawa, Le
Droit, 1937; Montréal, Fides, 1951, 1955.
• Le Maître (récits et poèmes), Hull, Éditions de l’Éclair, 1940.
• La Belle Marie, Montréal, Fides, 1959.
• Les Bessons, Montréal, Fides, 1959.
• Le Chevreuil ensorcelé, Montréal, Fides, 1959.
• Le Chevreuil merveilleux, Montréal, Fides, 1959.
• L’Oiseau vert, Montréal, Fides, 1959.
• Souris, Montréal, Fides, 1959.
• Souris. Un conte de folklore canadien, Montréal, Fides, 1960.
Orientation bibliographique et repères archivistiques :
Bellerive, Georges, « Marie-Rose Turcot » dans Brèves Apologies de nos auteurs
féminins, Québec, Garneau, 1920, pp. 128-129.
Dufresne, Charles et al., Dictionnaire de l’Amérique française, Ottawa, Les Presses
de l’Université d’Ottawa, 1988, pp. 369-370.
Femmes de vision : fiches biographiques et stratégies d’intervention pédagogique,
Lucie Brunet et al., [Ottawa], Association des enseignantes et des enseignants
franco-ontariens, novembre 1991, n.p.
Gay, Paul, La Vitalité littéraire de l’Ontario français. Premier panorama. Ottawa, Les
Éditions du Vermillon, Collection « Paedagogus » no 1, 1986, pp. 111-112.
Gay, Paul, « Marie-Rose Turcot. Une grande dame marquée par les fées de sa
jeunesse », dans Propos sur la littérature outaouaise et franco-ontarienne I.
Introduction et choix de textes par René Dionne, Ottawa, Université d’Ottawa, «
Documents de travail du Centre de recherche en civilisation canadienne-française »
no 11, février 1978, pp. 48-50.
Hamel, Réginald, John Hare, Paul Wyczynski, Dictionnaire des auteurs de langue
française en Amérique du Nord, Montréal, Éditions Fides, 1989, pp. 1314-1315.
Pichette, Jean-Pierre, Répertoire ethnologique de l’Ontario français : Guide
bibliographique et inventaire archivistique du folklore franco-ontarien, Ottawa, Les
Presses de l’Université d’Ottawa, Collection Histoire littéraire du Québec et du
Canada français, 1992, pages multiples