Suissesse originaire de Neuchâtel. Arrivée au Canada en 1928, elle passe plus de
soixante ans au service de la francophonie de Toronto. Elle est l’auteur de trois
ouvrages, d’une centaine d’articles et de traductions. Elle a poursuivi ses études
jusqu’au doctorat en littérature à l’Université de Toronto. Laure Rièse a toujours
voulu aller au bout d’une pulsion intérieure qui l’a menée dans un monde de
professionnels, dominé par les hommes.
Pendant 25 ans, la seule Canadienne au jury international de la Rose nouvelle de
Bagatelle à Paris et première femme présidente de l’Alliance française de Toronto,
elle a été la seule femme à prononcer une allocution au Service interconfessionnel
d’Actions de grâces au Roy Thomson Hall. Docteure en Lettre Sacrées du collège
Victoria de l’Université de Toronto, cette grande dame s’est dévouée pendant 45 ans
à l’enseignement. Ses expériences professionnelles sont considérables.
Pour ses étudiants anglophones, elle fait publier l’Âme de la poésie canadienne-française (1955) et Un peu de nouveau (1962). Ses amitiés nombreuses et ses
connaissances intimes du milieu littéraire français (en France) l’amènent à faire
paraître Les Salons littéraires parisiens, du Second Empire à nos jours (1962). Au
cours de sa carrière, Laure Rièse a contribué à de nombreux organismes, tels
l’Alliance française de Toronto, la Société canadienne de recherche littéraire, le
Salon français, l’Académie de l’art de vivre de Paris et la Société culturelle Canada-Suisse.
Par ses cours et par sa plume, elle a aidé le Canada anglais à mieux connaître la
culture française. Les dernières années de sa vie sont pleines de surprises et les
événements se suivent à un rythme effarant : elle participe à de nombreuses
émissions de radio, et elle incarne même un vieille dans des annonces publicitaires.
Enfin, président d’honneur du Salon du livre de Toronto au début des années 1990,
une école du conseil des écoles françaises de la Communauté urbaine de Toronto,
l’école Laure-Rièse, de Scarborough, est nommée en son honneur en 1993 et en
1994, un documentaire sur sa vie est produit par le bureau ontarien de l’office
national du film.
Laure Rièse à un parcours remarquable au travers d’un demi-siècle de l’histoire de
Toronto et de son époque. C’est aussi souligner l’influence qu’une femme a exercée
sur un certain milieu : universitaire et intellectuel. Professeur de français pendant 45
ans au Collège Victoria de l’Université de Toronto, Laure Rièse s’est liée d’amitié au
fil des ans avec certains des plus grands noms de la littérature canadienne et
européenne.
À la retraite, elle s’attache à l’école qui porte son nom et y prononce des causeries
et lit une quarantaine de contes qu’elle rédige pour les jeunes élèves. C’est une
autre Laure Rièse qui se démasque et les élèves la surnomment « Tante Laure ».
Elle lègue sa collection unique de lettres, dessins et œuvres littéraires autographiées
au Collège Victoria.
Au cours de sa vie, Laure Rièse a reçu plusieurs honneurs : Officier des Palmes
académiques, Chevalier de la Légion d’honneur, Commandeur de l’Ordre de Saint-Lazare de Jérusalem, Ordre de L’Ontario et Ordre du Canada. Elle meurt à Toronto
le 27 mars 1996 à l’âge de 86 ans.
Orientation bibliographique et repères archivistiques :
L’Express de Toronto, 26 octobre-1er novembre 1994.
Desjarlais-Heynneman, Mireille, « La production littéraire de Laure Rièse », dans
L’Express de Toronto, 7-13 janvier 1992.
Rheault, Martine, « Laure Rièse : le Toronto français raconté à la première personne
», dans Le Métropolitain, Toronto, 23-29 novembre 1994, p. 12.
Thériault, Charles, « Laure Rièse : une vie consacrée au français », dans Le Droit,
Ottawa, 19 avril 1989, p. 22.
The Toronto Star, March 30, 1996, p. A12.