Né à l’Assomption au Bas-Canada en 1816, il arrive à Bytown probablement en
1836, où il exerce le métier de forgeron puis travaille dans l’industrie du bois avant
de s’associer à un commerce de voitures.
Carrière à Bytown :
En 1844, il fait partie de la fanfare appelée « Les musiciens de Bytown » dirigée par
le Capitaine Paul Favreau. En 1848, il est élu conseiller municipal pour le quartier
nord de la Basse-Ville de Bytown, puis réélu en 1849. Cette même année, il est
nommé juge de paix. C’est en cette qualité qu’il tente d’apaiser la foule à une
assemblée publique tenue au marché Byward le 17 septembre 1849. L’assemblée
dégénère en une sanglante bagarre entre les deux factions politiques – les Tories et
les Reformers. Ainsi qu’entre les Canadiens-Français, Irlandais et Canadiens-Anglais. C’est cette journée que l’on surnomme « Stoney Monday ».
Vie politique :
En 1851 et en 1952, Turgeon est de nouveau élu conseiller municipal pour le
quartier centre. En 1852, il devient commissaire d’écoles puis fonde et devient le
premier président de l’Institut canadien-français. Membre d’un cabinet de lecture – le
Mechanics’ Institute, il proteste avec véhémence quand on propose l’exclusion des
Canadiens-Français. En quittant la salle, il annonce qu’il fondera un cercle littéraire
qui survivra longtemps après la disparition du cabinet de langue anglaise. En 1853, il
est élu maire de Bytown. C’est au cours de son mandat que Turgeon réussit à
obtenir des fonds pour les écoles de sœurs grises d’Ottawa. Il propose aussi que
Bytown obtienne le statut de ville et qu’elle prenne le nom d’Ottawa. Il siège de
nouveau à la commission scolaire en 1855. Puis est élu au comme conseiller
municipal en 1862. Avec l’avocat Richard W. Scott, il propose un système d’écoles
séparées à Ottawa.
Départ de la politique :
À la fin des années 1860, il se retire progressivement de la vie publique, et il se
retrouve agent général de la compagnie Mosgrove. En reconnaissance de ses
efforts soutenus pour la cause catholique, il est fait Chevalier de l’Ordre de St-Grégoire le Grand. Ami de l’Évêque de Bytown, Mgr Guigues, Turgeon a été, de par
ses fonctions officielles, l’hôte de plusieurs dignitaires venus à Bytown et Ottawa,
dont le Comte d’Elgin et de Kincardine, Gouverneur Général, Son Excellence Mgr
Bedini, nonce apostolique et le Capitaine Paul-Henry de Belvèze, Représentant de
Napoléon III. Il meurt à Hull, Québec le 17 juillet 1897.
Orientation bibliographique sur J.-B. Turgeon :
Dufresne, Charles et al., Dictionnaire de l’Amérique française : francophonie nord-américaine hors Québec, Ottawa, Les Presses de l’Université d’Ottawa, 1988, p.
371.
Pelletier, Jean Yves, Joseph-Balsora Turgeon (1816-1897), fondateur et premier
président de l’Institut canadien-français d’Ottawa (1852) et premier maire canadien-français de Bytown (1853), Ottawa, chez l’auteur, 2002, 15 p. (Texte révisé : 2008